Quatorzième pastille, humeur badine

La consommation d'antidépresseur augmente, chouette! La France est morose toutes les études d'opinion le disent. Comment ne pas se réjouir quand tout autour de soi n'est que visages tristes, teints blafards, boulimie de pastilles multicolores. Je me suis laissé entraîner dans un resto/bar/boîte vendredi, personne ne dansait, personne ne niquait dans les chiottes. L'alcool coulait à flot et pourtant l’allégresse et l’abandon de soi étaient aux abonnés absents. Brochette de forçats modernes niaisement attablés ensemble essayant de ce convaincre qu'ils étaient bien dans leur boulot tout en échangeant des banalités. Les célibataires d'un soir parlaient de leur moitié restée garder les morveux devant la Star Ac. Les célibataires de toujours s'échangeaient les dernières combines pour avoir plus de messages sur meetic et plein de nouveaux contacts sur Messenger. Je dînais avec la France morose, la France chiante, celle qui me plonge au plus profond de ma déprime. Heureusement que j'ai toujours avec moi des cartes de mon psy. Oui, il a mis en place un système de parrainage, une séance gratuite pour chaque nouveau patient rabattu dans son cabinet. Putain! Pour une fois que j'avais envie de baiser, je m’apprêtais à devoir sagement ranger tout çà dans la kangourou de mon boxer blanc immaculé quand….Miracle, une salope échappée des années 80, mini jupe bleue flash, pas de sous-vêtements, bustier blanc illumina de ses vingt ans la piste de danse. Les mecs l'ont badé, les filles ont dit : -regardez-moi cette salope, elle cherche quoi? Moi j'étais à mon troisième Mojitos et je contrôlais le litron de rouge. J’avais gagné trois mois d’analyse gratuite et pris la précaution d'acheter suffisamment de coke pour avoir un rapport sexuel prolongé jusqu’au matin. Alors je suis allé rejoindre la petite sur la piste, j'ai laissé ma bande de déprimés ambiants, de névrosés mondains et je l'ai dragué. En sortant du resto avec Mélanie, je me suis demandé depuis quand j'avais pas pris de meuf en levrette. J'aime pas la compagnie des gens moroses! C’est pas bon pour un dépressif vieux comme moi et puis ça connaît que le missionnaire. Amis du Divin Divan, au revoir